Réfléchir et agir en temps de pandémie
Ayant récemment accepté le mandat de président de l’AQESAP, il s’avérait essentiel pour moi de réfléchir aux enjeux auxquels nous sommes confrontés en tant qu’association ainsi qu’à la place que nous souhaitons prendre dans ce contexte de perturbation globale. Malgré l’adversité, plusieurs secteurs tentent de survivre, dont les organismes culturels, partenaires importants de l’AQESAP.
Pour informer nos membres enseignants sur les ressources disponibles, notre conseil d’administration a offert une journée de formation en ligne le 30 avril 2021 afin de présenter les plateformes numériques de six musées et galeries. Ces plateformes sont exceptionnelles, car elles nous permettent de continuer à faire vivre la culture à nos élèves, et ce, dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.
En plus de défendre la qualité de nos conditions d’enseignement et d’émettre des recommandations au ministère de l’Éducation (MEQ), nous avons aussi pour mission de diffuser et d’offrir des activités de formation continue pour contribuer au maintien de la qualité de l’enseignement des arts dans les écoles du Québec. L’AQESAP fait le pont et crée des liens entre les organismes culturels, les universités, le secteur privé, les centres de services, le MEQ et les enseignants en arts plastiques. Il y a encore beaucoup de travail à faire afin de consolider nos partenariats et de rendre accessibles, sur nos plateformes, des formations innovantes axées sur le développement professionnel de nos membres.
Au fil des années, les congrès annuels de l’AQESAP ont présenté des ateliers donnés par des enseignants passionnés qui ont parlé de leurs initiatives personnelles, incluant celles portant sur des situations d’apprentissage et d’évaluation complexes alliant musées, artistes invités et techniques inédites. Dans le contexte pandémique, la formation en ligne a fait émerger une solution intéressante face au problème d’accessibilité à notre congrès pour les enseignants des régions, d’où l’intérêt de notre réflexion actuelle visant à proposer des ateliers en version hybride : virtuels et présentiels.
En côtoyant des enseignants en arts plastiques de tous âges et de tous horizons, j’ai constaté une tendance naturelle chez plusieurs à s’intéresser à des domaines complémentaires. Cette ouverture est en phase avec les visées interdisciplinaires du programme de formation des élèves et avec la réalisation de projets collaboratifs, intégrateurs et mobilisateurs pour les jeunes. Certains programmes universitaires en enseignement des arts, comme celui de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, encouragent cette ouverture en offrant aux étudiants de suivre des cours dans d’autres disciplines artistiques, allant du design à la création littéraire. C’est dans cet esprit que l’AQESAP souhaite s’engager pour son offre de formation continue, où la discipline des arts plastiques sert de point de départ à un enrichissement global. D’ailleurs, il faut spécifier que l’université a toujours été un partenaire important pour notre association. Il s’avère essentiel de rendre accessible la recherche universitaire à nos membres, mais il faut aussi permettre au milieu universitaire d’être en contact avec les acteurs du milieu scolaire.
Pour pallier le manque de connaissance et d’expérience dans des domaines d’expertise autres que les leurs, certains enseignants en arts tirent profit du programme Artiste à l’école pour inviter des professionnels en classe. Ensuite, dans nos congrès, ces mêmes enseignants nous font partager les expériences découlant de ces collaborations, et ce, pour le bénéfice de tous. Certains mettent sur pied des programmes locaux où l’art médiatique se met au service de projets entrepreneuriaux. C’est le cas de Stéphane Lauzon et de ses élèves de l’école Marie-Clarac qui profitent désormais d’un tel enrichissement. D’autres initiatives formidables voient le jour dans nos écoles, où la collaboration entre matières donne lieu à des projets dignes de sujets de maîtrise.
L’enseignement des arts plastiques peut aller au-delà des beaux-arts, de l’art contemporain et des arts traditionnels et permettre des rapprochements avec des corps de métiers liés aux arts, ce qui peut fournir à l’élève des perspectives de carrière variées. Heureusement, l’aspect médiatique, héritage du cours Art et communication (option liée à l’ancien PFÉQ), offre la possibilité d’aborder le graphisme, l’architecture, le design, le cinéma, le mapping, l’environnement sonore, la réalité virtuelle et le jeu vidéo. L’enseignant en arts plastiques peut aller chercher les ressources nécessaires pour élargir ses horizons et, par extension, ceux de ses élèves. D’ailleurs, le Récit en arts, un de nos partenaires, facilite l’accès à la formation en création médiatique.
Dans un autre ordre d’idées, l’AQESAP a participé à la vaste consultation « Rendez-vous pour la réussite éducative : l’Éducation au-delà de la pandémie » avec le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charest. Nous avons alors proposé des solutions pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. Un mémoire rédigé par notre conseil d’administration, s’appuyant sur les propositions des membres de l’association, a aussi été déposé.