Fleurs fanées naît d’une collaboration entre les artistes interdisciplinaires Anna Binta Diallo et Berirouche Feddal. Unissant leurs perspectives uniques, ils entrelacent les fils de la mémoire et de l’oubli afin de matérialiser, à travers le motif puissant et évocateur des fleurs, les effets multiples de la persistance de la guerre. À travers Fleurs fanées, Diallo et Feddal invitent les regardeurs à une méditation sur les cicatrices laissées par la guerre, et tentent d’éclairer les façons dont celles-ci s’inscrivent dans la terre, dans les histoires – petites et grandes – et dans la mémoire collective. Ils puisent à des sources variées telles que des archives personnelles incluant textiles, photos et récits familiaux pour que leur projet puisse inciter le public à considérer les traces laissées par les conflits armés. Ensemble, ils proposent donc un dialogue visuel et conceptuel cherchant à mettre en lumière la beauté éphémère de la nature et sa capacité à endurer et à témoigner des histoires humaines. Leurs quatre œuvres invitent à explorer les récits intemporels portés par les fleurs fanées, qui révèlent la ténacité et la fragilité de l’humanité face aux défis du temps, et remettent en question la véritable résilience des individus en soulignant la persistance des répercussions de leurs expériences passées. Tout en contournant l’apologie de la guerre, Fleurs fanées s’engage finalement dans une démarche subtile et poétique pour ouvrir les portes des blessures et tranquillement arriver à les transcender.

Anna Binta Diallo et Berirouche Feddal, Fleurs fanées (Silence des témoins) (2024). Collage numérique, 20,95 x 29,85 cm
Anna Binta Diallo et Berirouche Feddal, Fleurs fanées (Dans l’ombre, l’espoir persiste) (2024). Collage numérique, 20,95 x 29,85 cm

Anna Binta Diallo et Berirouche Feddal, Fleurs fanées (Entre l’oasis et les ruines) (2024). Collage numérique, 20,95 x 29,85 cm
Anna Binta Diallo et Berirouche Feddal, Fleurs fanées (Échos du désert fleuri) (2024). Collage numérique, 20,95 x 29,85 cm


Anna Binta Diallo est une artiste et chercheuse dont l’œuvre transdisciplinaire explore les interfaces complexes de l’identité, de la mémoire et du déplacement. Possédant des racines franco-manitobaines et sénégalaises, elle traite des thèmes de l’altérité et de la nostalgie à travers le prisme de la culture visuelle. Ses projets récents recourent tant aux archives qu’à la mythologie personnelle pour créer un dialogue entre des récits oubliés et des enjeux globaux tels que la diaspora, le trauma historique et notre connexion aux autres formes de vie sur Terre.

Berirouche Feddal est un artiste kabyle dont le parcours excède les frontières et les cultures. Résidant au Canada, il est un pont vivant entre son héritage et les diverses diasporas avec lesquelles il engage un dialogue constant. Par un éventail de médiums, il s’interroge sur le rôle de l’artiste en tant que gardien de la mémoire et de l’héritage culturel. Son travail constitue une invitation à réfléchir à la notion d’appartenance. Ce projet collaboratif sert de terrain pour explorer les intérêts communs des deux artistes, intérêts qui résident surtout dans le pouvoir qu’a la nature de guérir et de raconter des histoires. Il reflète leur engagement à utiliser l’art pour faire écho à la complexité de l’expérience humaine.


La rubrique « Création » accueille, annuellement, une œuvre exclusivement réalisée pour Vie des arts. Cette rubrique expérimente la revue comme objet, instiguant un jeu créatif autour du média papier et de ce qui le caractérise : espace, matière, reproductibilité.