Galerie Division. Au rythme du Beat mondial
Ce sont les collectionneurs Pierre et Anne-Marie Trahan qui sont à l’origine de la Galerie Division. La Galerie loge dans les locaux du centre d’art contemporain l’Arsenal, dont ils sont les fondateurs. Son directeur, Dominique Toutant, explique que ses patrons rêvaient d’une galerie qui permettrait aux artistes de profiter d’un espace répondant aux standards internationaux. « Ce qu’on retrouve à Paris ou Londres, mais surtout à New York dans le quartier de Chelsea, ajoute-t-il. À la Galerie Division, les espaces sont grands, leur dimension est presque muséale ; une telle offre n’existait pas beaucoup à Montréal. »
La Galerie Division fait le choix de l’art contemporain en s’appuyant sur l’histoire de l’art actuel, se fiant à l’expertise de ceux qui en suivent le cours, la commentent et l’analysent. « Il y a des spécialistes dans les musées ou les conseils des arts qui prennent le temps de regarder la production des artistes et de dire “ça, c’est important, l’histoire de l’art se fera avec ces artistes-là, ils méritent que l’on expose leurs œuvres”. » Le directeur de la Galerie Division et ses fondateurs Pierre et Anne-Marie Trahan se sont donné comme mission d’amplifier et de relayer ce regard pour le bénéfice des collectionneurs en faisant connaître les artistes dont parlent les historiens de l’art. « À la longue, ajoute Dominique Toutant, les collectionneurs vont être en mesure de suivre ce qui fait partie de l’histoire, de suivre un artiste et de savoir ce qu’il va faire dans les deux prochaines années. Nous sommes vraiment en dialogue avec les musées. »
Quant aux artistes plus jeunes, qui ne font pas encore partie de l’histoire, il faut compter avec l’instinct et les goûts personnels. Dominique Toutant a une formation en arts visuels et exerce le métier de galeriste depuis une quinzaine d’années. Il prend à cœur son travail de marchand d’art et y voit un prolongement pédagogique. « Quand des visiteurs viennent à la galerie, je prends le temps de leur faire connaître une œuvre, de l’analyser, de donner des renseignements sur les artistes. »
La Galerie Division représente une trentaine d’artistes. La plupart sont originaires de Montréal ou de Toronto, où la galerie a d’ailleurs une sœur jumelle, tout comme l’Arsenal. Division compte aussi parmi ses protégés une demi-douzaine d’artistes de Winnipeg. « Cela a commencé avec Wanda Koop qui est très connue, explique Dominique Toutant, et puis toute une génération d’artistes plus jeunes a suivi : Karel Funk, Simon Hughes, les Dumontier et Farber. »
Griffintown, avec son positionnement central, son dynamisme, ses vieux immeubles industriels, est un point d’ancrage idéal pour le galeriste. « Il y a une énergie nouvelle qui s’installe. » Pour lui, cela fait partie d’un « beat mondial » qui gagne de plus en plus Montréal, même si à ses yeux la ville a encore du retard, particulièrement dans la mise en marché des arts contemporains comparativement aux festivals. Montréal est en train de s’inscrire dans un mouvement mondial, croit-il. « Il y a une quantité importante d’artistes de qualité haut de gamme au prorata de la population grâce aux bonnes écoles, UQAM, Concordia, Laval. C’est un beat mondial qui finit par arriver ici et, heureusement, on a des artistes qui sont prêts, qui sont formés. »