Climates Within and Without: Confronting Climate Emergency in Museums
What does it mean to make a museum sustainable? The term “sustainability” has been used to apply to the long-term [...]
n°268 – Automne 2022
Quelle est la responsabilité des artistes quant à leur choix de matériaux, et comment réagir à l’accessibilité changeante des ressources ? Peut-on anticiper, par l’œuvre, de nouveaux moyens de réfléchir à l’usage de la matière ? Par ces questions, les autrices et auteurs regroupés dans ce dossier s’interrogent sur les enjeux éthiques et écoresponsables de la production matérielle de l’art. En examinant l’exposition collaborative de Maude Arès et Massimo Guerrera, Guillaume Adjutor Provost offre une perspective critique sur notre histoire matérielle. Soulevant des problèmes tant philosophiques qu’historiques, il dégage un intérêt pour le contexte social de l’utilisation des matériaux en art, faisant état chez les artistes d’un soin porté aux choses qui nous entourent. Cette attention humble au monde naturel, qui revient en force en art actuel, révèle la relation de dépendance mutuelle entre le vivant et le non-vivant. Celle-ci est notamment reconsidérée par Marie Perrault à travers les œuvres de Mat Chivers et de Diane Borsato, qui emploient des matières minérales dans leur travail, pour critiquer les activités extractivistes au fondement du système économique. L’artiste se fait ici l’archéologue des interrelations entre l’industrie, la culture et la nature. En prenant en considération les phases de production, d’autres s’engagent dans des pratiques de déplacement d’objets, ajoutant une étape de vie aux matériaux qui intègrent le circuit de l’œuvre d’art. C’est le cas de Carole Baillargeon, Josette Villeneuve et Jacques Bodart, dont traite Marie-Pierre Daigle, qui font du surcyclage leur méthode de création. De ces manières de réemployer ce qui existe déjà, on retient que l’œuvre est un moment, ou une étape, parmi tous les déplacements qui forment le cycle de ses composantes. L’après-œuvre et l’après-exposition doivent ainsi être considérées. À ce propos, Kirsty Robertson suggère de reconnaître la valeur holistique des pratiques muséales durables, ajoutant qu’il faut absolument prendre en compte les injustices perpétuées dans le passé si l’on veut contrer la nature extractiviste du musée. Ces enjeux sont complexes, et quelques défis d’opérationnalisation résistent parfois aux intentions écoresponsables. En n’ignorant pas ces contradictions, Catherine Barnabé revient sur l’histoire des couleurs dans l’art, et présente le travail de Vincent Deshaies (Kama pigments), Jason Logan et Dahlia Milon qui fabriquent et commercialisent leurs propres pigments.
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