Cette période étrange que nous venons de traverser, et que nous vivons toujours, nous a fait constater à quel point notre société est vulnérable. Par ailleurs, elle a su mettre en évidence la force, la détermination et la résilience de milliers de travailleurs de plusieurs secteurs d’activité.

Nous avons vu le courage à l’œuvre dans des milieux où le manque de personnel est criant. Tout le monde a dû s’adapter à une situation qui aurait été impensable en ce début d’année 2020, où nous vivions sans masque, sans visière et sans crainte de mourir d’un virus.

Les parents confinés, avec leurs enfants à la maison, ont pu vivre l’expérience d’enseigner, tout en tentant d’accomplir leur travail à distance. Plusieurs d’entre eux ont émis un grand soupir de soulagement en août en entendant les propos du ministre Roberge avec son plan impliquant une rentrée régulière pour tous, du moins pour le primaire et le secondaire. Lors du confinement, les parents ont eu un avant-goût de la tâche enseignante et beaucoup d’entre eux ont témoigné leur appréciation à notre endroit, se demandant comment nous faisions pour garder le cap avec trente élèves dans une classe, parfois sans fenêtres et sans climatisation.

En fait, tout comme ces milliers de parents, les professeurs ont su s’adapter. Une fois les écoles fermées, on nous a demandé de continuer à enseigner. Nous avons dû communiquer avec les élèves et les parents par téléphone, mettre en place sur-le-champ des structures et des contenus en ligne, créer des capsules vidéo, programmer des réunions et revoir notre façon d’accompagner les élèves. Certains d’entre-nous n’avaient jamais utilisé Zoom et encore moins Classroom. Tout le système scolaire s’est mis en mode télétravail et a malgré tout réussi à fournir un service adéquat. Comme l’élève ne pouvait échouer s’il avait réussi sa première et sa deuxième étape, ce facteur rendait son implication un peu plus difficile principalement au niveau secondaire, d’où l’obligation d’assurer un suivi de manière plus serrée.

À notre école (Mont-de-LaSalle, Laval), tous nos collègues en arts se sont mobilisés pour créer une banque d’activités réalisables à la maison en prenant en considération le manque de ressources de certaines familles.

Pendant le confinement, les enseignants de toutes les disciplines ont su innover en proposant des activités novatrices. Cela fut particulièrement vrai en enseignement des arts où nous avons dû composer avec le matériel domestique. À notre école (Mont-de-LaSalle, Laval), tous nos collègues en arts se sont mobilisés pour créer une banque d’activités réalisables à la maison en prenant en considération le manque de ressources de certaines familles. Nous devions miser autant sur les aspects ludiques qu’éducatifs afin d’exercer un pouvoir de motivation sur l’élève. Nous avons déniché des logiciels en ligne comme Photopea pour le multimédia, et nous avons demandé aux élèves de documenter leur quotidien en faisant des « Photo-confinements ». Nous avons exploité les réseaux sociaux pour mettre en valeur leurs réalisations, nous avons tenté de leur inculquer une routine de dessin d’observation et notre collègue Fabrice Landry a même contribué à l’émission Les suppléants à Télé-Québec. Cela est sans parler de tous ceux qui devaient composer avec l’enseignement en ligne tout en accompagnant leurs propres enfants !

Nous avons eu la chance de vivre un confinement avec une équipe soudée. Nous nous sommes supportés mutuellement et le partage d’idées et de connaissances techniques a grandement contribué à rendre l’épreuve plus tolérable. S’adapter en groupe est tout simplement plus gagnant et plus facile. En somme, l’adaptation est une opportunité d’apprendre et en ce sens, tous les enseignants en sont ressortis plus outillés, avec de meilleures connaissances et à jour en matière de technologie.