Se positionnant comme un lieu de rassemblement au cœur de la ville de Québec, La Chambre Blanche offre des résidences multiples qui visent principalement à soutenir l’expérimentation en arts visuels et numériques par le biais de ses espaces de laboratoire et de son centre de documentation. François Vallée, coordonnateur général, a accepté de nous rencontrer.

« Initié en 1982, La Chambre Blanche fut le premier centre d’artistes à avoir un programme de résidence au Québec et le deuxième au Canada, le Banff Centre étant le plus âgé. La ville de Québec est une ville où nous retrouvons, par habitant, une grande concentration de centres d’artistes ayant un volet production dans leur mandat. C’est dans ce contexte que la chambre blanche a décidé, il y a maintenant plus de vingt ans, de se positionner en incluant un volet production dans son mandat, avec une programmation axée sur la production, l’exploration et la recherche. Les résidences se déclinent en trois programmes : les résidences d’échanges à l’international, les résidences de production où nous invitons un artiste à travailler sur un projet précis dans nos laboratoires, et les résidences de recherche pour commissaires et historiens de l’art. Un volet des résidences est réservé à un étudiant ayant terminé son bac en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval et, par voie de concours, à un étudiant à la maîtrise. »

« Les retombées de nos programmes sont très grandes ! Outre le fait qu’ils nous donnent accès à la scène internationale, nous sommes en mesure de jouer un rôle déterminant dans la carrière d’artistes tant québécois qu’étrangers. Notre rôle de leader dans le domaine de la résidence nous a permis dernièrement d’être invités à participer à un programme européen, FuturDivercities, qui examine le rôle en constante évolution de l’art et du travail créatif dans le tissu urbain. Dans ce contexte, nous considérons l’innovation créative comme un outil permettant aux citoyens de voir les choses différemment, de soutenir le développement de communautés plus fortes et de contribuer au concept de ville heureuse et résiliente. »

« Nos laboratoires, d’abord voués aux arts Web, sont maintenant spécialisés dans la production assistée par ordinateur, la programmation ainsi que les œuvres de réalité virtuelle et augmentée. Ces choix se sont faits par souci de créer un écosystème vivant dans la ville et la région de Québec. Avec l’aide d’un technicien ou d’un programmeur spécialisé, l’artiste pourra ainsi s’initier à l’utilisation de machines assistées par ordinateur, aux outils de modélisation 3D et à l’interactivité, entre autres, et se familiariser avec ces outils et techniques. Ce programme permet à une communauté d’artistes de travailler ensemble et d’échanger sur des problématiques tant techniques que conceptuelles. »

Récemment en résidence

« La dernière artiste à avoir été accueillie à La Chambre Blanche dans le cadre de ses études à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval est Delphine Hébert-Marcoux. Cette résidence s’est tenue de l’automne 2017 à l’été 2019, période pendant laquelle l’artiste a développé l’aspect technique de ses projets, c’est-à-dire l’élaboration de dispositifs audio, vidéo, mobiles et automatisés. Ces explorations lui ont permis d’approfondir ses connaissances de l’outillage technologique et du langage numérique. »

« Dans un désir d’explorer les possibilités concrètes d’expériences sensibles en relation avec l’espace et le direct, elle cherche à créer des situations qui plongent nos corps dans un espace complexe qui connecte, permute et renverse notre expérience du présent et de la présence. Une partie du travail fait pendant cette résidence de deux ans a été interprétée cet été, quand Delphine Hébert-Marcoux a travaillé dans l’espace de monstration de la chambre blanche. Ce travail exploratoire s’attardait au concept d’in situ sur des modes proches du performatif. »