Ce numéro 250 est le dernier que je publie entièrement à titre de rédacteur en chef. Le numéro suivant est déjà en marche, mais j’en partagerai probablement la livraison avec quelqu’un d’autre qui poursuivra alors l’aventure de Vie des Arts.

Je tiens à dédier ce numéro à toutes celles et à tous ceux qui, à divers titres, contribuent à donner à la revue Vie des Arts la pertinence et l’éclat qui vous séduisent tant, chères lectrices et chers lecteurs.

Sans doute ne serais-je jamais assez reconnaissant à l’égard du dévouement et de la grande compétence de mes trois collaboratrices les plus proches : Maria Pirès, directrice administrative, Christine Dufour, assistante à la rédaction, et Dorota Kozinska, éditrice de la section anglaise. À ce trio s’ajoute Jacqueline Gendrot qui traque les moindres coquilles avec son indispensable rigueur. Les textes et les images ne seraient certainement pas aussi bien mis en valeur sans le concours et le talent de Renée Massicotte qui conçoit la mise en page de chaque numéro depuis de nombreuses années.

Vie des Arts peut se flatter d’être publiée depuis 63 ans sans interruption. Cette prouesse est largement attribuable aux membres de ses conseils d’administration. Les membres actuels assument sans faillir leurs responsabilités de garants de la solidité de l’entreprise. Animés par Louise D’Anjou, la présidente du conseil, ils ont pris au fil de ces récentes années les décisions qui non seulement assurent la sécurité financière de l’entreprise, mais vont lui permettre bientôt d’adjoindre à la revue papier un site web renouvelé, original et dynamique.

À l’occasion de ce numéro 250, je tenais à rendre hommage aux artisans de base de la revue : ses rédactrices et ses rédacteurs. C’est pourquoi je les ai invités ­— noblesse oblige — à donner leur avis à propos de leur fonction de critique d’art. Certains d’entre eux ont accepté de prendre la parole et, en réponse aux propos amicalement provocateurs et théoriques de Jean-Émile Verdier et de Jacques-Bernard Roumanes, deux de leurs collègues, ils tentent dans un cahier d’une douzaine de pages de circonscrire la condition de critique et de cerner ce que pourrait être son avenir. L’enjeu ? Au-delà de la liberté d’expression, la liberté tout court !

Naturellement, vous trouverez dans les pages de ce numéro les divers reflets de l’actualité des arts visuels avec des analyses des grandes expositions : Giacometti, Marcelle Ferron, Elly Strik, ainsi que des comptes rendus de manifestations artistiques de caractère historique comme Napoléon, scènes de la cour impériale ou Les Reines d’Égypte…

Et puis, vous apprécierez l’insertion de Fabulam, un cahier né de l’initiative du collectif Artistes Têtes Chercheuses, constitué de dix artistes qui exposent leurs œuvres à la Maison de la culture Frontenac.

Vous aurez le plaisir de découvrir ou de retrouver des artistes qui animent les espaces d’exposition : Michel Campeau, Jannick Deslauriers, Peter Krausz, Laurent Craste, Jérôme Poirier, Jean-Louis Émond, Michèle Tremblay-Gillon, Pierre Gendron, Pierre Lamarche, Délit Maille, Sylvie Ziemann et Joice M. Hall.

En prime, dans ce numéro, je vous ai réservé une surprise : il s’agit d’une lettre inédite de Marcel Duchamp au sujet de Fontaine, son célèbre ready made qui remonte à 101 ans.

Pour finir, je sais que vous brûlez de me demander ce qu’en 25 ans j’ai pu apporter de mieux à la revue Vie des Arts. Bon, en toute immodestie, permettez-moi de vous répondre : une écriture, oui, une écriture au service des arts visuels, une écriture animée par un constant souci de clarté. Et puis, si vous tendez l’oreille, peut-être y percevrez-vous une touche de musique.

Je vous souhaite, une fois de plus, une bonne lecture.

Au revoir et… Merci.

Bernard Lévy