Cette série fut, en fait, amorcée par l’artiste en réaction aux premières images du génocide rwandais. Composés de ciment et de paille, ces corps aux gros ventres rappellent inexorablement la fragilité de la vie. 7 collagraphies monotypes de grand format viennent compléter cette installation. Le scénario est à première vue macabre, mais il se transforme peu à peu en un véritable hymne à l’histoire, voire à l’importance de la mémoire collective.

Le travail de Stella Pace se caractérise principalement par les sujets délicats mais profondément humains qu’elle aborde: génocide, réfugiés, déplacement de population, famille etc. Seule, elle crée des foules, afin de lever le voile sur notre rapport à l’Autre. L’utilisation du ciment « brassé » à la main vient renforcer la facture brute de sa production mais surtout l’importance de la transformation, de l’évolution, extrêmement présente dans son travail. L’oeuvre de cette artiste est crue et émotionnelle. Elle est façonnée sous le signe de la spontanéité et de l’urgence de créer. Créer pour ne jamais oublier…

Stella Pace a obtenu une mineure en art plastique de l’Université de Montréal en 1993 et un baccalauréat en art de l’Université Concordia en 1997. On a pu voir ses créations dans divers centres de diffusion au Québec et en Ontario. Elle est représentée par Miriam Shiell Fine Art Gallery (Toronto, Canada) et par l’atelier- galerie A.Piroir (Montréal, Québec).

Source: Caroline Richard