Un mot simple qui évoque la beauté d’une cascade, un son qui décrit un passage étroit semé d’obstacles, un terme complexe qui dépeint avec la plus grande exactitude une série de falaises perdues dans l’immensité des montagnes… Voilà quelques exemples de l’expressivité des noms géographiques autochtones.

Cette présentation portera sur l’univers des noms géographiques autochtones. À travers différents exemples, nous examinerons la façon dont les Anishinàbeg / Anicinapek dénominent les lieux. Nous survolerons aussi les grandes lignes directrices de cette langue en action.

Cette activité inaugure le programme public Langue et territoire : interdépendances et ouvertures.

https://uqo.zoom.us/j/83194612389?pwd=NjN3dU14cGxla01EMkJWWjV0TXBPUT09
Nº de réunion : 831 9461 2389

Mot de passe : 219369

Originaire du bassin versant de la rivière des Outaouais, et résidant actuellement à Hull Minitig (île de Hull, maintenant Gatineau, Québec) dans la région méridionale du Nitakinan (le territoire ancestral du peuple anishinàbe / anicinape (Algonquin), Jean-Luc Fournier est toponymiste et chercheur en histoire. En plus de son travail actuel pour le Secrétariat de la Commission de toponymie du Canada, il se consacre à la recherche historique et toponymique depuis 2005. De plus, depuis plusieurs années, il entretient d’étroites relations avec les détenteurs du savoir, aînés(es), locuteurs(trices) et membres de la Nation Algonquine – Anishinàbeg. Au cours de la dernière décennie, il s’est consacré à de nombreux projets de recherche concernant l’histoire locale des Omàmiwìnini Anishinàbeg et a presque entièrement consacré la dernière décennie à des recherches toponymiques sur l’ensemble du territoire de ces derniers.

Roxanne Lauzon Rankin est une Apitipi8innik8e de la communauté de Pikogan. Ayant grandi avec un pied en territoire et un pied en milieu urbain, elle navigue, quotidiennement, son canot être ces deux réalités, ces deux mondes. Artisane traditionnelle, elle travaille le cuir, les perles, l’écorce et les os. Elle côtoie depuis de nombreuses années les aînés de sa nation mais aussi des nations voisines afin de mettre en pratique un style de vie le plus près possible de la nature. Son souhait le plus grand est la sauvegarde des langues autochtones entre autres au travers du rétablissement des noms de lieux ayant une origine linguistique autochtone.
 


Langue et territoire : interdépendances et ouvertures
Les termes langue et territoire, très polysémiques, renvoient à des niveaux d’appropriation et d’appartenances identitaires à des degrés très variés. L’urgence associée à cette interdépendance est encore plus présente pour les langues autochtones, résilientes pendant des milliers d’années, mais dont la survie est désormais mise en péril. La Décennie des langues autochtones, décrétée de 2022-2032 par l’Organisation des Nations unies (ONU), rappelle la nécessité de préserver et de transmettre les langues autochtones qui sont le véhicule des savoir-faire, cultures et valeurs des peuples autochtones à l’échelle mondiale.
La série d’activités prévues dans ce programme public souhaite mettre en lumière des voix autochtones intergénérationnelles, en créant un espace de dialogue porteur de récits et de réflexions autour des langues autochtones et de leur ancrage dans les territoires dont elles sont issues et dans lesquelles elles puisent leur immense richesse.

Şükran Tipi est linguiste de formation et candidate au doctorat au Département d’anthropologie de l’Université Laval, tout en occupant le poste de coordination scientifique du pôle UQO du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA). Ses intérêts de recherche portent sur les enjeux reliés à la revitalisation des langues autochtones du Canada, avec une attention particulière sur la toponymie des langues algonquiennes et les pratiques langagières autochtones actuelles dans une perspective intergénérationnelle. Issue de l’immigration récente au Canada et imprégnée de son parcours migratoire transgénérationnel, son implication personnelle et professionnelle en milieu communautaire et institutionnel autochtone depuis 15 ans au Québec l’amène à se questionner sur les défis ontologiques et épistémologiques de la décolonisation.
 


 

Image :  Jean-Luc Fournier 
 
Évènement en partenariat avec le CIÉRA – Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones