Célébrer le septième art au musée
L’automne dernier, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Cinéma Beaubien annonçaient l’ouverture du Cinéma du Musée. Pour l’occasion, la salle Maxwell- Cummings a subi un réaménagement en profondeur. Le nouvel espace, doté d’un équipement de projection de pointe, peut accueillir près de 300 spectateurs. Le Musée en a profité pour agrandir l’écran de la salle, ce qui était plus que nécessaire.
La soirée d’ouverture du Cinéma du Musée, le 26 septembre, a permis de voir, en avant-première, Une colonie, de Geneviève Dulude-De Celles, qui prendra l’affiche en février prochain. Gagnant du dernier Grand Prix du Festival de cinéma de la Ville de Québec (FCVQ), ce film est le premier long métrage de la jeune cinéaste. Dans les jours qui ont suivi, les premières séances se sont déroulées dans le cadre des Journées de la culture.
Le nouvel espace, doté d’un équipement de projection de pointe, peut accueillir près de 300 spectateurs. Le Musée en a profité pour agrandir l’écran de la salle, ce qui était plus que nécessaire.
En plus des activités habituelles du Musée (films, conférences, colloques et formations) et des festivals auxquels il est depuis longtemps associé (Festival du nouveau cinéma, Cinemania, Rencontres internationales du film documentaire de Montréal, Festival international du film sur l’art), s’est ainsi ajoutée une sélection de films de fiction et de documentaires. La programmation, précise Raphaël J. Dostie, directeur des communications et relations de presse pour le réseau Cinéma Beaubien, Cinéma du Parc et Cinéma du Musée, est à mi-chemin entre celle du Beaubien, surtout constituée de films d’auteurs québécois, français et européens, en version originale sous-titrée en français, et celle du Parc, plus sensible au cinéma d’auteur du monde anglophone et international, en version sous-titrée en anglais. Avec, cela va de soi, une attention particulière aux œuvres rattachées au monde des arts, tous domaines confondus. À ce titre, on a récemment pu voir À tous ceux qui ne me lisent pas, de Yan Giroux, une fiction consacrée au poète Yves Boisvert ; Notre été avec André, de Claude Fournier, portant sur le metteur en scène André Brassard ; Callas par Maria, de Tom Wolf, un documentaire sur Maria Callas ; mais aussi Anthropocène : l’époque humaine, de Jennifer Baichwal, Edward Burtynsky et Nicholas de Pencier.
En décembre, on y découvrira A Delicate Balance, de Christine Chevarie-Lessard, un documentaire consacré aux jeunes élèves de l’École supérieure de ballet du Québec ; Dilili in Paris, du grand-maître français de l’animation Michel Ocelot ; mais surtout, en exclusivité canadienne, Burning, film du coréen Lee Chang-Dong, présenté au Festival de Cannes 2018, qui a unanimement séduit la presse et les cinéphiles et dont l’absence du palmarès cannois a étonné, c’est le moins que l’on puisse dire. Il sera projeté en version originale coréenne avec, en alternance, des sous-titres anglais ou français. M. Dostie affirme que la présentation d’exclusivités pourrait s’avérer une voie à suivre pour le développement de la programmation future du Cinéma du Musée. Pour sa part, la directrice du MBAM, Nathalie Bondil, laissait entendre, au moment de l’ouverture, qu’elle caresse le désir de créer une autre salle de cinéma au sein de l’institution de la rue Sherbrooke1. Une histoire à suivre.
(1) Marc-André Lussier, « L’année zéro du cinéma au musée », dans La Presse, 14 septembre 2018.