Milena Pavlovic Barilli: une artiste à retrouver
Disparue prématurément à 35 ans en mai 1945 à New York, l’artiste peintre et poète yougoslave Milena Pavlovic Barilli a connu une carrière fulgurante. Un musée portant son nom perpétue sa mémoire essentiellement en valorisant son œuvre picturale et ses textes littéraires, ainsi que sa correspondance, à Pozarevac (Serbie), la ville où elle est née en novembre 1909. Ce musée est également le siège d’une biennale qui favorise le rayonnement d’artistes serbes.
Contemporaine de Frida Khalo qui, comme elle, expose dans la prestigieuse galerie Julien Lévy à New York en 1940, Milena Pavlovic Barilli ne jouit malheureusement pas aujourd’hui de la même renommée que sa consoeur mexicaine. Sans doute la monographie (pour l’instant à tirage limité) que lui consacre la conservatrice Violeta Tomic contribuera-t-elle à sortir de l’oubli celle qui avait fait de son prénom Milena, entre 1925 et 1945, une des signatures les plus reconnues et recherchées du monde des arts, de la peinture au design, à Belgrade, Munich, Rome, Londres, Paris et New York pour ne se limiter qu’à ces escales.
Ponctuée de nombreuses photographies et de reproductions de ses peintures et dessins, les pages de l’album monographique simplement intitulé Milena permettent de suivre chronologiquement l’ascension de l’artiste prodige. Elle est admise à 13 ans à l’École des beaux-arts de Belgrade et en sort diplômée quatre ans plus tard. Elle se perfectionne ensuite à l’Académie des beaux-arts de Munich. Sa première exposition a lieu en 1928 à Belgrade : elle se compose de portraits de personnalités du monde du spectacle très célèbres. Sa carrière internationale commence avec succès, en 1931, à Londres à la galerie Bloomsbury. Elle se poursuit à Paris, dès 1932, à la galerie Jeune Europe et à Rome à la Galleria d’Arte. Milena Pavlovic Barilli fréquente alors les surréalistes Jean Cassou, Cocteau, Breton, Valéry, Giorgio de Chirico. Auprès d’eux, elle trouve un style qui va lui être propre. La Deuxième guerre mondiale l’oblige à vivre aux États-Unis où, à partir de 1940, ses succès d’illustratrice pour des magazines de mode et ses dessins de costumes de scène vont de pair avec ses expositions de peinture à New York et à Washington qui lui valent les éloges de la critique. Les conséquences d’une chute de cheval mettent brutalement fin à sa vie. Le superbe album monographique édité par Zoran Mladenovic, suit magnifiquement les péripéties de Milena, éblouissante artiste du milieu du XXe siècle.
Notice du livre
MILENA. VIOLETA TOMIC POETRY OF MILENA’S COLORS
Bilingue : anglais et serbe. Introduction : Julija Basic. Traduction : Natasa Beric. Éditeur : Mladenovic. Couverture rigide et jaquette simili suède. Format : 31 x 23,5 cm, 140 pages, 180 illustrations en couleurs et en noir et blanc. Tirage : 100 exemplaires numérotés. Montréal 2015