« Du mont Mégantic aux exoplanètes »
Jean-Pierre Aubé en résidence au cœur de la Réserve internationale de ciel étoilé
En collaboration avec l’ASTROLab et l’Observatoire du Mont-Mégantic ainsi qu’avec l’Institut de recherche sur les exoplanètes (iREx) de l’Université de Montréal, Jean-Pierre Aubé a effectué un séjour d’un an dans le parc national du Mont-Mégantic dans le cadre de la résidence interdisciplinaire Interface : Art & Science, organisée par le centre en art actuel Sporobole. L’artiste montréalais a eu la chance d’y côtoyer divers scientifiques et vulgarisateurs. Il en a profité pour explorer la montagne, ses sentiers pédestres et l’Observatoire, qui se dresse au sommet. Dans ce contexte, il a pu s’approprier les images utilisées par les scientifiques qui y font notamment de la recherche sur les exoplanètes et l’exploration de vie ailleurs dans le cosmos, pour la création de son court-métrage documentaire.
Du mont Mégantic aux exoplanètes entraîne le public dans une ascension allant du pied de la montagne jusqu’à l’Observatoire, pour l’amener ensuite à se projeter dans les données et les images brutes servant à l’étude d’exoplanètes. Cette trajectoire met ainsi en perspective différentes échelles spatio-temporelles. Aux allures de science-fiction, le court-métrage a pour trame sonore un enregistrement de bruits ambiants modulés à partir des données générées par le télescope. Avec son film, l’artiste diffuse des images produites par différents instruments : une caméra, un micro, un télescope, des bases de données. Il y sonde le territoire, celui sous nos pieds et celui qui, au-dessus de nos têtes, s’étend sur une infinitude difficile à imaginer, composée d’étoiles autour desquelles gravitent d’autres planètes encore inconnues.
Du mont Mégantic aux exoplanètes entraîne le public dans une ascension allant du pied de la montagne jusqu’à l’Observatoire, pour l’amener ensuite à se projeter dans les données et les images brutes servant à l’étude d’exoplanètes.
Se définissant d’abord comme un paysagiste, Jean-Pierre Aubé est surtout connu pour ses réalisations en art numérique qui traitent d’astrophysique et de télécommunications. Cette résidence lui a donné l’occasion de combiner son amour du paysage avec sa fascination pour les phénomènes scientifiques et astronomiques.
L’artiste considère que le territoire et ses particularités font partie des instruments participant à la recherche scientifique faite à l’Observatoire. Le parc national du Mont-Mégantic est reconnu pour ses vastes paysages offrant des points de vue imprenables sur les montagnes frontalières et sur la voûte étoilée. Mais si la région de Mégantic est aujourd’hui un endroit idéal pour observer les étoiles, c’est grâce au projet de protection du ciel étoilé inauguré par l’ASTROLab en 2007. En participant activement à la lutte contre la pollution lumineuse, la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM) s’engage à préserver les paysages nocturnes qui se font de plus en plus rares à mesure que l’étalement urbain gagne du terrain. Depuis son implantation, l’accès à l’observation des étoiles est assuré pour les visiteurs et les spécialistes qui travaillent à l’Observatoire du Mont-Mégantic.
Pendant que les scientifiques multiplient les instruments complexes et sophistiqués à la recherche de « microscopiques variations de lumière révélant la présence d’une planète en transit devant son soleil […], la voûte étoilée, celle accessible à notre regard, disparaît sous l’éclairage de nos villes1». Cette réalité contemporaine pousse l’artiste à créer davantage d’images du ciel qui surplombe le parc national du Mont-Mégantic.
Alors que la résidence Interface : Art & Science a pour but premier la rencontre de deux champs disciplinaires dans une visée essentiellement expérimentale, cette quatrième édition du programme marque pour Jean-Pierre Aubé le début d’une collaboration qui prendra la forme de différentes œuvres diffusées dans plusieurs lieux, dont le centre en art actuel Sporobole à l’automne 2019.
À l’affiche pour une première fois dans la salle multimédia de l’ASTROLab dans le cadre de la triennale Espace [IM] Média 2019, puis en version performance sur la scène du Théâtre Granada, à Sherbrooke, le 27 juillet dernier, Du mont Mégantic aux exoplanètes a été présenté tous les jours à l’ASTROLab du Mont-Mégantic jusqu’au 25 août.
Du Mont-Mégantic aux exoplanètes
Parc national du Mont-Mégantic et Sporobole
2018-2019
(1) Jean-Pierre Aubé, Interface : Art & Science : Du mont Mégantic aux exoplanètes, Sporobole.