Le centre d’art actuel Langage Plus est heureux d’accueillir l’artiste Barbara Claus (Montréal / Wentworth-Nord) et son exposition Aux confins du monde. Il serait vain d’ignorer le contexte particulier dans lequel la rentrée culturelle s’inscrit. L’art en rapport avec la vie, son ancrage dans la communauté et son devenir étant un des grands axes de la direction artistique du centre, il devient donc aujourd’hui une problématique à embrasser avec encore plus de fluidité, d’expérimentation et d’ouverture que jamais. Avec l’artiste au cœur même de ce questionnement, Langage Plus souhaite lui laisser l’opportunité d’explorer, de déborder, d’envahir, de transformer, de sublimer le réel, pour que l’expérience artistique suscite dialogues et émerveillements, si nécessaires en cette période incertaine. Il a ainsi été proposé à l’artiste de capter l’essence du centre sous une forme de carte blanche. Que l’art vive!

L’acte de création peut-il encore être un acte de résistance ? Peut-on s’engager activement à ne pas produire d’objets de consommation, tout en questionnant ce monde trouble, en donnant du sens à la vie, la mort et l’art ? Comment répondre à une sensibilité extrême aux choses, sinon en filtrant les événements qui nous entourent pour le transcender poétiquement.

Ici, maintenant, Barbara Claus réfléchit à la notion de frontière, de survie, de précarité migratoire, de l’accès à l’eau, autant qu’à la vulnérabilité de l’artiste explorant le processus créateur in situ et ses imprévisibilités.

Investissant toutes les salles d’exposition, elle invite le public à s’y déplacer en présence de micro-interventions perceptuelles, tels des lieux imaginaires, car elle s’inquiète du mouvement des corps en confinement, après l’après aussi. Elle se demande comment penser l’art dans son essentialité, par ces actions inscrites aux confins du monde qui, espère-t-elle, induiront du sens, de l’émotion, des interrogations.

Crédit photo : Barbara Claus, Urne pour un jaune chrome