Apprends de l’abeille, du papillon, de l’oiseau, de tout ce qui a des ailes,
…, porte l’énigme du monde…fais de chaque instant
l’expérience même d’être humain.
Hélène Dorion, Recommencements

Les transformations … font de l’espace onirique
le lieu même des mouvements imaginés.
Gaston Bachelard, Le droit de rêver

Il y a un temps où ce n’est plus le jour, et ce n’est pas encore la nuit. […]
Ce n’est qu’à cette heure-là que l’on peut commencer à regarder les choses, ou sa vie :
c’est qu’il nous faut un peu d‘obscur pour bien voir,
étant nous-mêmes composés de clair et d’obscur.
Christian Bobin, Lettres d’or

RÊVER DE PRENDRE SOIN
DANS UNE PERSPECTIVE INTERGÉNÉRATIONNELLE
Prendre soin s’inscrit comme un leitmotiv essentiel à l’aube de cette nouvelle année alors que nous sommes endeuillé, indigné, angoissé, préoccupé par l’avenir de l’humanité au milieu de tourmentes innombrables, crise climatique, capitalisme prédateur, régimes totalitaires, esprits guerriers, propagandes délétères et encore. Pour mieux être, l’art prend soin de nous.

En écho, les démarches de Raphaël Biscotti (jeune relève originaire de Val-David), Véronique La Perrière M (artiste multidisciplinaire vivant à Val-David depuis 2020) et de Joëlle Morosoli (pionnière de l’art cinétique au Québec) participent de cet élan bienfaisant dans une perspective intergénérationnelle. Interdépendantes, ces trois générations d’artistes font voir des points de vue multiples pour envisager notre rapport à la nature et toute sa complexité. Liaison vitale combien fondamentale bien au-delà de toutes les innumérables COP. Nous sommes de cette nature, simple poussière d’étoiles parmi tant d’autres. Et voir à la nature, en prendre soin, c’est prendre soin de nous. Ici, dessin, sculpture et installation se meuvent et se rallient au gré des grandes marées quotidiennes qui nous portent et nous dérivent au cœur du jour, au tréfonds de la nuit, à l’intersection du songe et de la réflexion où se défient raison et imagination. Chacune à leur façon, les œuvres montrent à dessein la fragilité et la fugacité des êtres, de la matière et de l’esprit à travers les mouvements migratoires et éphémères. Face au mystère de l’existence, leur pouvoir éveille en nous une posture de curiosité tournée vers le désir de comprendre ce qui nous échappe. Entre le clair et l’obscur, il y a la barre du jour, là où l’on oscille entre le port et le grand large, l’ancrage du jour et l’inconnu de la nuit.

Mettre en marche notre propre pensée et cheminer de l’expérience poétique à une conscience de créateur, allers-retours perpétuels de voyages diurnes et nocturnes du monde des rêves jusqu’au devenir cosmique, abîme sans fond ranimé des origines, levier mythique, tremplin symbolique des profondeurs de l’inconscient et de l’imagination, plongée dans la nuit des temps : voilà l’art de la transformation et de la métamorphose, de la migration du dedans au dehors et vice-versa…. Les pratiques de Morosoli, Biscotti et de La Perrière M se relancent et se prolongent en même temps qu’elles nous emportent au cœur des ténèbres et nous rendent ensuite à la clarté de l’aube cherchant à ramener un peu de matière nocturne dans la clarté du jour et à changer de point de vue. Dans la spirale du recommencement, des oiseaux migrateurs s’envolent alors que les papillons se transforment, rêves de toutes les libérations à venir.

Au plaisir de vous accueillir.

Manon Regimbald

Samedi 4 février à 14 h
ouverture des expositions

Dimanche 19 mars à 12 h
Lancement femmes de parole No 6 immortelles
Printemps des poètes de Paris
FRONTIÈRES
Lecture collective Québec-France
Lancement d’anthologie
Hommage à Michèle Lalonde
Les année où le Québec se rêvait une frontière.

Samedi 22 avril Jour de la Terre à 14 h
rencontre avec les artistes Véronique La Perrière M
Joëlle Morosoli et Raphaël Biscotti

Dimanches 26 février de 13h30 à 16 h
Dimanches 26 mars de 13h30 à 16 h
Dimanches 30 avril de 13h30 à 16 h
Dimanches 28 mai de 13h30 à 16 h
Ruche d’art animée par Isabelle Gagnon