« Considérant ma « conception » –l’échéance à partir de laquelle je suis (je suis, c’est-à-dire mon être non seulement est, mais est nommément distinct), j’aperçois la précarité de l’être en moi. »
–Georges Bataille, OC VI, 444.
Issu d’une exposition de fin de maîtrise, Être précaire n’est pas la fin d’une recherche ; c’est un des nombreux paliers permettant d’ériger un cercle plus ou moins large autour de la représentation de la mort.
C’est un état qui concerne le vivant comme l’artificiel se trouvant dans un moment de fragilité. Le végétal, révélé par la dégradation, existe dans sa nouvelle forme. La fleur fanée est.
Être précaire, c’est être constamment sur un fil. État altérant la relation au temps et au lieu, il renvoie à la question de l’être, du devenir et à la transition. Malgré l’intégrité altérée, subsiste-t-il quelque chose au-delà du périssable ?
Les objets ici sont précaires et mouvants, ils forment des tableaux où végétaux se croisent et s’entrecroisent, emplissant l’espace et s’unissant à la lumière. Ils donnent à voir une vérité où beauté et poésie laissent comme un arrière-goût de douce morbidité.
Photo : Ysé Raoux, 2021