Jusqu’où peut-on se voir vers l’intérieur ?
Du 8 Sep. 2022 au 3 Nov. 2022
Mardi, Mercredi, Samedi : 12h - 17h + Jeudi, Vendredi : 12h - 18h
La Centrale galerie Powerhouse
4296, Boulevard St-Laurent Tiohtiá:ke / Montréal (Québec) H2W 1Z3
La Centrale galerie Powerhouse est fière de présenter l’exposition Jusqu’où peut-on se voir vers l’intérieur ? du 8 septembre au 3 novembre 2022. Cette exposition, commissariée par An Laurence 安媛, présente le travail de Corinne Beaumier, 童宙 Tong Zhou Lafrance et An Laurence 安媛. La Centrale galerie Powerhouse accueillera plusieurs activités en lien avec l’exposition* : la performance « La naissance de ma maison » de 童宙 Tong Zhou Lafrance qui se déroulera lors du vernissage le 8 septembre à 18h30 et une discussion en présence des artistes intitulée « Déracinement et réconciliation : décortiquer l’identité en tant que personne adoptée asiatique » qui prendra place le jeudi 6 octobre à 18h.
L’exposition Jusqu’où peut-on se voir vers l’intérieur ? regroupe les œuvres de trois artistes sino-québécois.e.s interrogeant leur identité en tant que personnes adoptées transnationales pour répondre à la confusion, au deuil, à la nostalgie, à la frustration. Issues de préoccupations communes, les œuvres se font écho entre elles, invitant le public à entrer au cœur d’un dialogue contemporain sur l’identité. Considérant qu’en 2018 le Québec comptait 20 000 personnes adoptées à l’international, l’exposition s’inscrit dans une réflexion sur la mémoire et l’appartenance qui mérite une plus grande place dans l’espace public.
À cet égard, les œuvres de Corinne Beaumier évoquent la traçabilité de l’information à travers le temps, à la fois perdue et gagnée. L’artiste soustrait certaines informations visuelles de ses documents d’archives grâce à des techniques manuelles ou numériques pour symboliser la perte d’informations propre au parcours des personnes adoptées transnationales. Dans la série « Le fond et la forme », Corinne Beaumier a utilisé la technique du papier découpé, l’une des plus anciennes formes d’artisanat en Chine, pour créer des vides sur des photographies de son adoption, symbolisant l’acceptation de la perte dans la reconstruction de sa propre histoire. Dans « Conversation », deux vidéos représentant l’artiste sont superposées dans une tentative de communiquer avec le passé.
S’intéressant également à la manipulation d’archives, 童宙 Tong Zhou Lafrance se penche sur la reconstruction de l’héritage transculturel, à l’entrecroisement entre le splendide et le banal et à la migration du sentiment d’appartenance. Dans les œuvres, « From China, To Canada » et « Untitled Labour », 童宙 Tong Zhou Lafrance découpe et retisse ses souvenirs photographiques en recréant manuellement le tissage industriel utilisé pour la manufacture des calendriers chinois. L’œuvre textile et performative « La naissance de ma maison » a permis à l’artiste de mettre symboliquement au monde sa propre maison.
« Approchez, je vous raconterai ce que j’ai oublié », une performance d’An Laurence 安媛 présentée dans une version installative pour l’exposition, est une œuvre narrative incarnant une mémoire collective propre aux personnes adoptées en Chine pendant l’application de la politique de planification familiale. Basée sur des recherches approfondies, cette œuvre imagine les différentes trajectoires qui ont mené les personnes adoptées de leur Chine natale au système d’adoption international. Avec cette œuvre, An Laurence 安媛 cherche à solubiliser son identité actuelle avec son vécu oublié.
*La Centrale s’assure d’être un endroit sécuritaire selon les règles sanitaires en vigueur
Image : Corinne Beaumier, Premiers Contacts (2013)