Vernissage le samedi 16 septembre 2023 à partir de 17 h

Eddy Firmin s’intéresse aux politiques de partage du savoir ainsi qu’aux conflits épistémiques qu’ils engendrent chez l’artiste colonisé.

Le « lawond » désigne le cercle des participants au Gwoka et au Bélè (pratique des Antilles françaises entre art et vie, liant danse, chant, conte et musique afin de résister aux violences coloniales). Mais bien plus qu’un cercle, le « lawond » est un dispositif spatial où sont jetés aléatoirement des savoirs sensibles et formels.

Dans l’espace de l’exposition Lawond, le public est invité à tenir salon, le temps d’une lecture, d’un café, d’une discussion. Reprenant en outre les attributs d’un cabinet de curiosités, ce lieu participe à la constitution de nouvelles collections, notamment par le recueil de témoignages de vie et d’objets négrophobes du quotidien (comme des « noirs » de jardin, des produits dérivés de type Aunt Jemima ou Uncle Ben’s, etc.).

Traitant du racisme et de l’exploitation des corps, Lawond est un projet évolutif puisant dans des archives collectives d’hier à aujourd’hui. Au travers d’activités participatives et réparatives s’articulant dans une pluralité de médiums (sculpture, vidéo, photographie, installation), Lawond donne à voir certains des récits participant à co-construire l’expérience d’afro-descendant au Canada de l’artiste.

Originaire de la caraïbe française (Guadeloupe), Eddy Firmin est un artiste-chercheur, conférencier, vivant et travaillant à Montréal (Canada). Docteur en Études et Pratiques des Arts de l’Université du Québec à Montréal (Canada) et détenteur d’une maîtrise de l’École Supérieure d’Art et Design le Havre-Rouen (France), il coordonne la publication de la revue décoloniale Minorit’Art. Son travail plastique interroge les logiques transculturelles de son identité et les rapports de forces qui s’y jouent. Au plan théorique, il travaille à une Méthode Bossale visant à décoloniser les imaginaires en art.eddyfirmin.com

Détentrice d’un doctorat en histoire de l’art, Tamar Tembeck a un parcours professionnel en tant qu’artiste de la scène, autrice et commissaire indépendante. Elle a notamment codirigé les publications Caroline Gagné: Donner corps à l’insaisissable / Embodying the Intangible (OBORO), The Participatory Condition in the Digital Age (University of Minnesota Press) et Conflict[ed] Reporting (Photography & Culture). Tamar s’engage dans des projets de recherche et de recherche-création à l’intersection de l’art et de la médecine avec des partenaires issus de diverses disciplines artistiques et scientifiques. À OBORO, elle a occupé les postes de Directrice générale et artistique (de 2018 à 2020) et de Directrice artistique (depuis 2020). tembeck.org