Comme le déclare fièrement Francine Lelièvre, directrice générale de la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal Pointe-à-Callière : « L’exposition Reines d’Égypte est une première mondiale ! » Réalisée par l’institution montréalaise en collaboration avec le Museo Egizio de Turin (Italie) et d’autres prestigieux établissements, l’exposition aborde l’époque du Nouvel Empire de la civilisation égyptienne en s’inspirant du rôle, de l’image et de la position des femmes dans cette société gouvernée par des pharaons.

« Les expositions sur l’Égypte ancienne d’une telle envergure qui circulent en itinérance sont rares », précise Francine Lelièvre. De plus, « aucune présentation de ces précieuses collections n’avait encore abordé le thème du statut de la femme de pouvoir, malgré l’existence d’études fort intéressantes sur le sujet, notamment celles de l’égyptologue française Christiane Noblecourt » (1913-2011), dont les travaux ont considérablement servi à l’élaboration de cette exposition.

Grâce à une collaboration innovatrice avec l’entreprise montréalaise Ubisoft, l’exposition est enrichie d’une dimension multisensorielle. « En recyclant les images de synthèse développées pour le jeu vidéo Assassin’s Creed, des scènes animées ont été conçues spécifiquement pour chaque section de l’exposition, explique Francine Lelièvre. La projection de scènes en animation 3D accompagnées d’effets sonores, des ambiances sont intégrées. Ça ajoute une charge d’émotion. » L’objectif : transformer l’espace muséal en espace de réalité virtuelle et transformer la visite en expérience sensorielle.

« Aucune présentation de ces précieuses collections n’avait encore abordé le thème du statut de la femme de pouvoir, malgré l’existence d’études fort intéressantes sur le sujet. »

Sept reines d’Égypte sont ainsi remémorées au fil de l’exposition qui dévoile 350 objets aussi mystérieux qu’intéressants, dont la plupart sont directement associés à ces figures féminines. « Nous sommes très fiers d’inclure dans cette exposition une cinquantaine d’objets authentifiés comme ayant appartenu à Néfertari, épouse de Ramsès II. » Ces objets représentent un corpus considérable venant d’une époque faste. Ces témoins du passé foisonnent d’indices matériels permettant d’en apprendre davantage sur les mœurs et la vie privée qui avaient cours au fil de cette ère aussi énigmatique que captivante.

Un judicieux découpage thématique matérialise le passage d’une rive à l’autre du Nil : d’un côté, le monde des vivants où le visiteur traverse le temple, le palais et le harem, lieu plein de vie et de tensions humaines et politiques ; de l’autre côté, il parcourt le monde des morts en passant par le « village des tombes royales » – où, toute leur vie, des artisans ont été assignés à préparer le voyage vers l’au-delà des rois et des reines – suivi de la célèbre Vallée des reines ; enfin, il s’introduit dans la sépulture de Néfertari. Les objets déposés dans les tombes pour l’usage des défunts dans l’au-delà, les momies et sarcophages richement décorés viennent compléter cette grande fresque, dont la mise en espace majestueuse veut inspirer et commander le respect envers l’ancienne et noble civilisation.

L’exposition ne ménage pas les moyens pour bien mettre en contexte et en valeur les incroyables trésors légués par cette fascinante civilisation où – pour notre plus grand enrichissement –, l’au-delà était conçu comme une continuité de l’existence terrestre ; ainsi, le silence des tombeaux a traversé les temps pour livrer ses secrets. C’est donc à une véritable expérience immersive que convie Reines d’Égypte ; un voyage dans le temps, il y a 3 500 ans, à la rencontre de femmes aux destins exceptionnels.

Reines d’Égypte
Pointe-à-Callière Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal
Du 10 avril au 4 novembre 2018
L’exposition Reines d’Égypte prendra le chemin de plusieurs destinations au Canada et aux États-Unis dès la fin 2018.