Josianne Bolduc – L’esthétique des déplacements
Au sein de la programmation de l’événement Objectif Photo Cantons-de-l’Est, la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke présente l’exposition Danse trajet | Remédiation, une exposition-œuvre de l’artiste Josianne Bolduc. L’artiste met en scène, dans l’espace d’exposition, la documentation d’une performance en danse contemporaine saisie dans l’espace urbain. L’œuvre multidisciplinaire décortique ainsi l’espace et le mouvement à travers des dispositifs tantôt immersifs, tantôt picturaux.
Cette « remédiation » d’une performance improvisée par l’interprète et chorégraphe Élise Legrand, cette fois aux fins de documentation, a fourni à Josianne Bolduc le matériel pictural qui lui a permis d’élaborer ses œuvres, mettant en regard le mouvement humain et l’espace public. Ceci n’est pas sans évoquer le Parkour, cet «art du déplacement urbain », en se servant
des infrastructures, par exemple les escaliers, les bancs de parcs, les rampes d’accès, etc. et dont les adeptes se font notamment surnommer les ninjas
de ville. Cette discipline sportive non conformiste utilise l’architecture du paysage urbain pour accomplir des déplacements souvent acrobatiques: le corps de l’athlète improvise des déplacements très rapides dans l’espace: il réagit, anticipe, utilise les obstacles et interagit avec son environnement.
Cet art du déplacement dans la ville se retrouve dans les captures vidéographiques de la performance de l’interprète Élise Leblanc, par ses mouvements instinctifs qui magnifient sa présence corporelle dans l’espace géométrique et balisé des lieux publics. Cette architecture du corps en mouvement et l’agilité de l’interprète contrastent avec la stabilité figée du béton. Le spectateur se trouve immergé dans une projection sur tous les plans de l’espace, recréant ainsi physiquement les emplacements de la performance dans la salle d’exposition.
Josianne Bolduc a également sélectionné des séquences des mouvements de l’interprète sous forme d’images fixes qu’elle décline en séries, formant des mosaïques qui mettent en valeur le rythme exprimé par le corps, telle une écriture dans le décor urbain. Cette esthétique picturale s’étend encore à une cartographie, plus conceptuelle, d’extraits du trajet effectué par l’interprète, marqués par un tracé en jaune.
Josianne Bolduc : Danse trajet | Remédiation
Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke
Du 13 septembre au 21 octobre 2017