La Collection Loto-Québec en mouvement
Depuis 1979, la Collection Loto-Québec poursuit sa double mission de soutenir la création québécoise en arts visuels par son programme d’acquisition d’œuvres et de contribuer à la diffusion de l’art contemporain.
Depuis sa création en 2005, Espace Création Loto-Québec, lieu d’exposition rue Sherbrooke Ouest à Montréal, a accueilli 105 000 visiteurs à l’occasion de 27 expositions en huit ans. En dépit de ce succès, l’équipe de la Collection a pris la décision de fermer l’endroit et a choisi de faire voyager les œuvres. « Bien que fidèle, le public ne se renouvelait que très peu. Le 35e anniversaire de la Collection a paru propice pour amorcer un changement, soit de diffuser les œuvres auprès d’un public en région et ailleurs à Montréal et ainsi offrir une vitrine plus large aux artistes. En ce sens, l’équipe a développé un nouveau programme intitulé l’Art de partager », explique Lucie Lamoureux, directrice corporative des commandites et de l’engagement social de Loto-Québec.
L’Art de partager : formule 2 en 1
« En effet, l’Art de partager est un programme novateur qui se déploie sous la forme d’une offre culturelle intégrée et proposée à la région hôtesse », précise Lucie Lamoureux. Concrètement, cela veut dire que les œuvres de la Collection se déplacent en région par le truchement d’une exposition itinérante (en tournée jusqu’en 2015) intitulée Territoires imaginés et que celle-ci vient se greffer à un événement Repérage, dans une région donnée. Les œuvres ne sont pas nécessairement en lien avec le milieu où se tient l’événement : elles sont sélectionnées sur le thème très large du « territoire ». La deuxième édition de cette nouvelle formule se tient au Musée des Laurentides, à Saint-Jérôme, du 30 mars au 8 juin 2014.
Louis Pelletier, conservateur de la Collection, estime que « ce nouveau projet poursuit ce qui se fait déjà, c’est-à-dire exposer, déplacer à travers le Québec et découvrir les œuvres sélectionnées par le programme d’expo-vente Repérage, à cette différence près qu’il rassemble plusieurs volets sous un parapluie plus large, dans le but de tisser des liens entre les événements, les lieux et les artistes ». En effet, auparavant, une exposition de la Collection pouvait se dérouler à Montréal et un événement d’acquisition d’œuvres à Val-David, sans qu’il y ait de lien. Aujourd’hui, il s’agit d’un seul et même événement à double volet. « De plus, je n’ai pas le temps de prendre l’avion chaque semaine pour aller à Rouyn-Noranda ou au Saguenay voir le travail qui s’y fait », ajoute le conservateur. L’association avec les musées régionaux (qui ont le mandat de présenter le travail des artistes locaux) est donc formidable. « On se sert des connaissances du milieu pour nous permettre de découvrir de nouveaux artistes », juge Louis Pelletier.
Double volet
L’expo-vente des œuvres d’artistes des Laurentides sera donc l’un des événements de l’Art de partager et l’exposition itinérante de la Collection, Territoires imaginés, sera l’autre. « En fait, ce sont deux expositions, mais elles se déroulent dans un même lieu et constituent un événement unique. Les expositions sont d’égale importance et occuperont deux salles équivalentes », explique Andrée Matte, la directrice du Musée.
Pour le volet Repérage, un appel à tous les artistes de la région a été lancé en mai 2013. Andrée Matte a reçu 75 dossiers. « Nous avons été très généreux dans la sélection finale, et 26 artistes présenteront chacun de une à trois œuvres », déclare-t-elle. Il n’y avait pas de thème spécifié, mais les candidats devaient soumettre trois pièces, faire preuve d’un certain professionnalisme et respecter les critères de la Collection : pas de grands formats ni d’installation vidéo. « Je voulais que l’artiste soumette des productions qu’il serait fier de voir dans la Collection. » Or, justement, et ce n’est pas le moindre de ces enjeux, ces œuvres sont susceptibles d’être acquises par Loto-Québec. De la peinture, de l’aquarelle, des estampes, une sculpture en carton, un relief en aluminium dépoli, des photographies, un dessin, un embossage sur carton, les œuvres exposées sont très variées. Il y a eu un bel engouement de la part des artistes des Laurentides, aussi bien émérites que ceux de la relève. « C’est très prestigieux d’être associé à la Collection Loto-Québec », souligne Andrée Matte.
Plus de nouveautés !
Ce qu’il y a de nouveau aussi ? La Collection va prêter quelques-unes de ses œuvres à des centres de services sociaux de la région hôtesse pour une dizaine d’années. De plus, une création participative et écologique, composée de matériaux recyclés et réalisée par l’artiste Giorgia Volpe, évoluera également au fil des arrêts de l’Art de partager. Par ailleurs, selon l’entente entre la Collection Loto-Québec et le Festival international du film sur l’art, trois films sont proposés au public (voir ci-dessous la programmation du FIFA à Saint-Jérôme).
« Le grand parapluie, c’est tout cela, résume Louis Pelletier. Il s’agit d’une série d’actions émanant d’un milieu, mais regroupées dans un seul et unique événement. On manque de méthode pour joindre les gens. En ce sens, Art de partager et Repérage sont des systèmes efficaces qui permettent de faire des découvertes, d’acquérir de nouvelles œuvres, d’encourager les jeunes artistes, d’échanger, de créer des liens entre les régions et de revoir tous ensemble nos connaissances. » En d’autres mots, la Collection Loto-Québec respecte clairement le mandat de se renouveler.
LA COLLECTION LOTO-QUÉBEC : L’ART DE PARTAGER
TERRITOIRES IMAGINÉS et REPÉRAGE LAURENTIDES
Musée d’art contemporain des Laurentides, Saint-Jérôme
Du 30 mars au 8 juin 2014